Pierre Soulages, peintre : décès à l’âge de 102 ans

Pierre Soulages

Pierre Soulages est mort le 26 octobre, à l’âge de 102 ans.

Le peintre qui a fait se rencontrer l’ombre et la lumière

Tout au long de sa carrière, il a voulu montrer tout ce que la rencontre du noir et de la lumière peut engendrer, y compris aussi une forme de sublime.

Né dans une famille d’artisans

Il est né le 24 décembre 1919 à Rodez (Aveyron) dans une famille d’artisans. Son père, qui disparaît en 1924, est constructeur de voitures hippomobiles.

Il est élevé par sa mère qui tient un magasin d’articles de pêche et de chasse. Une visite scolaire de l’abbaye Sainte-Foy de Conques en 1931, les promenades sur les Causses autour de sa ville natale, la découverte de la préhistoire et la fouille de dolmens et de grottes, la contemplation de reproductions de lavis de Claude Lorrain et de Rembrandt dans un livre sont des moments de révélation que Soulages a souvent évoqués par la suite.

« J’aime l’autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité (…) Le noir a des possibilités insoupçonnées »

« C’est une couleur très active. On met du noir à côté d’une couleur sombre et elle s’éclaire »

Pendant plus de 75 ans, il a tracé inlassablement son sillon, s’attirant la reconnaissance des institutions culturelles et du marché de l’art qui en a fait un des artistes français en activité les plus cotés.

Une de ses toiles de 1961, correspondant à sa période rouge, a été vendue à 20,2 millions de dollars à New York en novembre 2021, dépassant de loin un précédent record.

Musée à Rodez

En mai 2014 – il a alors 94 ans -, il a le rare priviliège d’assister à l’inauguration à Rodez, sa ville natale, d’un musée entièrement dédié à son oeuvre. 

Soulages est né le 24 décembre 1919 dans une maison modeste du début du XIXe siècle. Son père, artisan carrossier, meurt alors qu’il n’a que cinq ans. Très tôt, Soulages dédaigne « les jolies couleurs d’aquarelle » et peint à l’encre des arbres en hiver, des branches dénudées, des effets de neige.

Lors d’une visite scolaire à l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, toute proche, l’adolescent a une révélation devant la beauté de cette église romane: il sera peintre.

Pierre Soulages est admis aux Beaux-Arts à Paris à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Mais il sèche les cours, préférant se former à Montpellier. 

Il y rencontre en 1941 Colette Llaurens qu’il épouse un an plus tard, muni de faux papiers pour échapper au Service du travail obligatoire (STO), qui obligeait de jeunes Français à travailler pour l’Allemagne.

Pierre et Colette sont inséparables. 

Dès 1947, le jeune peintre s’installe à Paris où il est remarqué par Francis Picabia qui l’encourage, ainsi que Fernand Léger. La peinture abstraite a alors la cote. Mais elle est rouge, jaune, bleue. Soulages, lui, choisit de travailler avec de l’humble brou de noix, utilisé pour teinter le bois, et des brosses de peintre en bâtiment.

Dans les années 1950, ses toiles entrent dans les plus prestigieux musées du monde comme le Guggenheim de New York ou la Tate Gallery de Londres. Il rencontre les principaux représentants de l’Ecole de New York, dont Mark Rothko qui devient son ami.

Cent vitraux

Les grandes toiles des années 1950 à 1970 témoignent du travail du peintre sur le clair-obscur. Le noir s’affirme dans un rapport à d’autres couleurs comme le rouge ou le bleu, notamment grâce à la technique du raclage.

Retrouvez sa biographie sur Wikipedia

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A propos clemence borst 232 Articles
Rêveuse et entrepreneuse, Directrice de Parisienneries

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