Du 9 Septembre au 29 Octobre 2022, Les Douches la Galerie présente pour la première fois le travail de deux éminents photographes : Louis Faurer et Frank Horvat. Tous deux ont marqué à leur manière leurs contemporains. Louis Faurer a su s’approprier le paysage New Yorkais en photographiant le quotidien de ses habitants, tandis que Frank Horvat a bousculé les codes de la photographie de mode, en la confrontant à l’imprévisibilité de la vie. Deux expositions à ne surtout pas manquer !
C’est au premier étage d’un bâtiment à la façade atypique, que vous êtes invité à découvrir ces deux univers, à la fois distincts et complémentaires. Peut-être remarquerez-vous lors de votre visite qu’une citation est encadrée et accrochée dans un recoin à l’abri des regards. Celle-ci traduit la vocation de ce lieu hors du commun :
« Les galeries photo restent quelques sanctuaires où le public peut voir réellement des photographies. C’est à dire des épreuves originales, où il peut acheter ces minces feuilles qu’un auteur a chargé de ses espoirs et de ses frémissements et qui ne ressemblent en rien aux reproductions, car celles-ci ont perdu leur âme… » Jean Vétheuil, 1935
Le ton est donné : prenez le temps d’apprécier le temps d’une visite, le grain inimitable des photographies exposées !
LOUIS FAURER, Le Guetteur Mélancolique
Plongez dans le New York des années 50, et laissez-vous emporter par le flot incessant des passants de Times Square. Lors de ses balades nocturnes, Louis Faurer a su saisir l’atmosphère électrisante de cette ville qui ne dort jamais : tout n’est que contraste et les éclairages illuminent la foule comme en plein jour. Le coeur de New York ne cesse jamais de battre, comme en témoignent « les gens de Times Square » qui s’activent durant la nuit. Ainsi, vous pourrez croiser la route de quelques ouvriers s’assurant du bon fonctionnement des enseignes lumineuses, mais aussi celle d’un vendeur de journaux replié dans son kiosque. Vous rencontrerez également cinq femmes immortalisées dans une joyeuse ivresse, riant à gorges déployées lors d’une sortie en voiture.
L’oeuvre de Louis Faurer saura vous toucher, car elle traduit l’empathie qu’il avait pour les personnes qu’il photographiait. Ce dernier se confie dans un texte datant du 2 Octobre 1979, publié à l’occasion de l’exposition Louis Faurer – Photographs from Philadelphia and New York 1937-1973, à l’Art Gallery de l’Université de Maryland :
« Ce que cherche mon regard ce sont des gens qui sont reconnaissant à la vie, des gens qui pardonnent et qui ont surmonté leurs doutes, qui comprennent la vérité, dont l’esprit tenace est baigné d’une lumière blanche tellement perçante qu’elle donne de l’espoir à leur présent et à leur avenir. »
Cette compassion éclatera à vos yeux lorsque vous contemplerez une autre série de ses photographies, empruntes d’une certaine mélancolie. Ces dernières étant caractérisées par la rigueur de leurs compositions et leurs nombreux reflets, il est facile d’en saisir toute la poésie.
FRANK HORVAT, L’imprévisible
La galerie réunit dans un second espace une sélection de photographies où la haute couture fait irruption dans la vie parisienne, et où les robes de créateurs côtoient les habits de travail. Frank Horvat s’amuse de ce décalage, en faisant poser ses mannequins au beau milieu d’une foule de travailleurs. Ainsi la rigidité de certaines poses est contrebalancée par la spontanéité des passants, nous donnant l’impression d’assister à des saynètes teintées d’humour.
Vous remarquerez la théâtralité de certaines compositions très graphiques : les imprimés géométriques des tenues s’opposent aux courbes des femmes qui les portent. Les jeux d’ombres mettent subtilement en lumière le vestiaire féminin, là où certaines photographies soulignent l’animation des boulevards parisiens.
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