L’ABBÉ PIERRE,FAIRE LA GUERRE À LA MISÈRE du 12 mai au 5 novembre 2023
Citéco est fier d’accueillir au sein de son parcours permanent l’exposition L’abbé Pierre, faire la guerre à la misère, retraçant en photos et en citations la vie d’une des personnalités les plus appréciées de la population française.
L’ABBÉ PIERRE, UNE VIE AU SERVICE DE L’ENGAGEMENT
« Pour la première fois en France, une exposition est dédiée à la vie et à l’œuvre de l’abbé Pierre. C’est un honneur pour la Fondation qui porte son nom d’avoir pu l’organiser, à l‘invitation de Citéco et avec l’aide précieuse d’Emmaüs International. Vous le découvrirez ici, la vie et l’œuvre de l’abbé Pierre n’ont jamais cessé de ne faire qu’un : toute sa vie, notre fondateur s’est investi pour que chaque être humain puisse vivre dignement, pour faire entendre la voix des plus petits, des plus modestes qu’il appelait « les sans-voix ». Sans relâche, l’abbé Pierre a défendu et fait vivre les valeurs de fraternité et de solidarité. Anciens chiffonniers, compagnons d’Emmaüs qui vivent de la récupération en France et dans le monde ; familles entières logées ou relogées dans des conditions dignes… en luttant contre l’injustice et en travaillant au bonheur des autres, l’abbé Pierre s’est accompli et a permis à tant d’autres de s’accomplir ! C’est cette vie si riche « au service du premier souffrant » que nous vous proposons de découvrir. » Laurent Desmard, Président de la Fondation Abbé Pierre
Henri Grouès naît le 5 août 1912 à Lyon. Il est le cinquième d’une fratrie de 8 enfants. Antoine, le père, est un industriel dans la soierie fortement engagé auprès des plus pauvres. Au début d’août 1942, il est confronté au choix de la clandestinité et de la résistance. Dès lors, les évènements nécessitent que l’Abbé change souvent de nom. Aux derniers jours de l’Occupation, il adoptera définitivement celui d’« abbé Pierre ».
Au printemps 1945, Pierre-Henri Teitgen, ancien résistant et l’un des fondateurs du Mouvement républicain populaire (MRP) persuade l’Abbé d’être candidat aux premières élections législatives de la République restaurée. Élu à la première Assemblée constituante, il se représentera et sera réélu à deux reprises, jusqu’en 1951. Dès 1947, l’Abbé s’installe avec sa secrétaire personnelle, Lucie Coutaz, à Neuilly-Plaisance pour travailler à l’étage et accueillir des personnes dans le besoin au rez-de-chaussée. Le lieu est baptisé Emmaüs. À l’automne 1951, l’abbé Pierre n’est plus député et le salaire de Melle Coutaz est la seule ressource. Comme cela ne suffit pas, l’Abbé mendie. Auguste Le Gall, l’un des compagnons, a alors une idée : « Quand j’étais dans la mouise, je faisais les poubelles et ça rapporte. » La première communauté Emmaüs se lance dans cette activité économique appelée « la biffe ».
L’hiver 1953-1954 est terrible, le thermomètre descend à – 15° à Paris. Toutes les nuits, l’abbé Pierre et ses compagnons parcourent les rues et découvrent chaque soir un plus grand nombre de gens désespérés. « J’ai raconté cette histoire horrible : un jour, une vieille femme agonise dans la rue. Mes amis l’emmènent au commissariat pour trouver un peu de chaleur. Trop tard, elle est morte. Dans ses mains, un avis d’expulsion, elle n’avait pas payé son loyer. Ce n’était plus possible. Un ami, Georges Verpraet, journaliste parlementaire, lance alors cette idée d’un appel à la radio. ». Cet appel, « l’insurrection de la bonté », provoque un gigantesque élan de solidarité populaire dans lequel l’abbé Pierre préfère voir « l’insurrection de l’intelligence contre l’absurde et pour la justice » Par la suite, des opérations de ce type auront lieu, dont celle de l’Opération « Paris vous aide », à la gare d’Orsay, 7 février 1954 : « On a demandé la gare d’Orsay, qui était vacante, mais c’était des tonnages tellement énormes qui étaient apportés qu’on est venu me dire qu’il fallait absolument étayer le sol, depuis les galeries du métro sous la gare, parce que le sol bougeait ».
À la même période, l’Abbé convoque des entreprises sur le terrain du Plessis-Trévise et les supplie de commencer la construction de petites maisons. Le chantier démarre et soixante- dix jours après, 48 maisonnées sont construites. On loge 48 familles à « la Cité de la Joie ». Le coup d’envoi des cités d’urgence est lancé, l’Appel de l’abbé Pierre déclenche la construction de millions de logements neufs à loyers modérés. L’Appel de l’hiver 1954 résonne partout dans le monde et une longue série de voyages à l’étranger commence pour l’abbé Pierre. En juillet 1963, il traverse le Rio de la Plata (entre Montevideo et Buenos Aires). Le bateau prend feu et l’Abbé survit au naufrage. Le 24 mai 1969, 70 groupes Emmaüs provenant d’une vingtaine de pays présents sur 4 continents répondaient à l’appel de l’abbé Pierre et se rencontraient, pour la première fois, au Parlement fédéral à Berne, en Suisse. Emmaüs International était né. En 1985, Emmaüs France verra le jour. « J’ai pris conscience que si j’avais disparu dans l’eau, jamais les hommes et les femmes que je connaissais partout ne se seraient rencontrés les uns les autres. J’étais le seul à connaître tous ces groupes à travers le monde, le seul à savoir tout ce qui se faisait au nom d’Emmaüs. » Durant les années 1990, l’Abbé poursuit sa mission et multiplie les actions : Le 14 juillet 1992, il refuse sa nomination au rang de grand officier de la Légion d’honneur. Le 22 décembre 1992 le Haut Comité pour le Logement des personnes Défavorisées est créé, tandis que 6 ans plus tard, la loi du 29 juillet 1998 est votée, relative à la lutte contre les exclusions : son premier article stipule que « la lutte contre les exclusions est un impératif national fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la Nation ». 24 septembre 1993 : L’abbé Pierre s’insurge contre les expulsions et se rend au 41, avenue René Coty, à Paris, afin de soutenir les familles expulsées de l’immeuble par la Ville. Le 3 juin 2005, suite à la création du Haut Comité pour le Logement des Personnes Défavorisées, l’abbé Pierre accepte d’être décoré du titre de grand-croix de la Légion d’honneur par le Président de la République, Jacques Chirac.
La loi SRU de 2000
La loi SRU de 2000, est issue d’un débat national lancé en 1999 concluant à la nécessité de décloisonner la ville en réduisant ses fractures principales, entre générations, géographiques et sociales. Elle vise principalement à répondre à la pénurie de logements sociaux accessibles aux plus modestes et oblige les communes importantes à disposer en 2025 d’au moins 25 % de logements sociaux en résidentiel en agissant sur l’offre, taux abaissé à 20 % pour celles où la demande de logement social est faible. Les communes concernées sont donc plutôt des communes d’une certaine taille dans des territoires où il existe des besoins en logement avérés, mais elles peuvent s’y soustraire par le paiement d’une taxe annuelle. Des objectifs qualitatifs sont également fixés aux communes déficitaires depuis 2014. Il manquera globalement environ 600 000 logements sociaux pour atteindre l’objectif fixé en 2000 à l’horizon 2025. Le dynamisme démographique peut jouer aussi un rôle. La mixité urbaine et sociale recherchée par la loi n’a pas été entièrement atteinte. Dans de nombreuses communes le logement social reste concentré là où le foncier demeure moins cher et plus disponible, renforçant ainsi la ségrégation entre quartiers.
Le 22 janvier 2007, l’abbé Pierre s’éteint à l’âge de 94 ans, à l’hôpital du Val-de-Grâce, à Paris. Un hommage lui est rendu à la chapelle du Val-de-Grâce et des obsèques nationales se déroulent le 26 janvier, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, en présence du Président de la République, de nombreuses personnalités politiques de tous bords, de nombreux artistes et des différentes confessions religieuses. Son corps repose au cimetière d’Esteville, en Seine-Maritime. Le 22 janvier 2012, le Centre Abbé Pierre Emmaüs, lieu de mémoire, ouvre ses portes à Esteville, à 30 km de Rouen.
« Sur ma tombe, au lieu de fleurs et de couronnes, apportez-moi la liste de milliers de familles, de milliers de petits enfants auxquels vous aurez pu donner les clés de vrais logements. » L’abbé Pierre
La Cité de l’Économie
1, place du Général-Catroux
75017 Paris
Horaires
Du mardi au dimanche de 14h à 18h
Le samedi jusqu’à 19h
Un jeudi par mois jusqu’à 22h
Soyez le premier à commenter