Le grand retour de Catherine Breillat avec « L’Été dernier »

Une salle comble, un silence complet et une atmosphère électrique… C’est ainsi, que Catherine Breillat prononce les paroles « Je ne crois qu’en moi… ». Cette phrase, au premier regard étrange et pouvant même paraître prétentieuse, annonce son grand retour à la cinémathèque avec la rétrospective Catherine Breillat et son tout nouveau film : « L’Été dernier ».

Mais qui est exactement Catherine Breillat ? Marquée par la vie, accompagnée au quotidien par une canne, cette femme gardant toujours une vigueur remarquable fait partie des cinéastes les plus transgressives du cinéma français contemporain. Oeil acéré sur l’adolescence, la passion dévorante et la violence, elle ausculte depuis déjà 50 ans les rapports entre les sexes avec justesse et âpreté. Un cinéma moral, mais jamais moralisateur – voila comment on pourrait qualifier cette longue période de création, ayant donné naissance aux 11 films, chacun unique et révélant un aspect différent de la complexité humaine.

Un reflet de la femme dans le monde

Catherine Breillat n’a jamais raconté qu’une seule histoire : celle de la femme. Dès son plus jeune âge écartelée entre son cerveau et son sexe, celle-ci est marquée par la honte d’être née ainsi et la misogynie du monde dans lequel elle vit. À 74 ans, la cinéaste continue sa quête d’écrire et de réaliser, en explorant l’immense zone de danger du féminin, où honte, transgression, quête du soi, volupté et dégout s’entremêlent jusqu’à se confondre. Son artisanat cinématographique cherche à remplir un objectif simple : apprendre à se connaitre soi-même à travers un voyage spirituel et une confrontation ouverte avec l’autre sexe.

Filmer « l’infilmable », montrer la vérité

La majorité des films de la cinéaste adapte des textes – récits et roman – qu’elle publie depuis l’âge de 17 ans. Sa façon de réaliser des films semble être guidée par un seul principe – celui de la vérité dure et sombre. Catherine Breillat guette toujours les moments où l’image bascule de côte qu’elle qualifie comme « l’infilmable », pour étendre la représentation cinématographique et montrer les choses telles qu’elles sont – sans le pathos inutile, ni de justifications. Les plans très proches, presque intrusifs, respirant de l’émotion et de la tension observées entre les personnages – voila une véritable signature de la cinéaste, que, tel un motif dans la peinture, revient dans chacun de ses oeuvres. C’est bien ce motif d’une vérité complexe et de l’infilmable, qui permet à Catherine Breillat de pousser la représentation cinématographique plus loin et d’aller explorer là, où les autres reculent.

« L’Été dernier » : un drame émotionnel féminin

Le dernier film de Catherine Breillat, intitulé « L’Été dernier », se place dans la continuité de cette vision et exprime parfaitement les principes adoptés par la cinéaste. L’opus met en scène un drame émotionnel d’une femme, qui met en péril sa carrière et sa vie de famille, en ayant une liaison avec son beau-fils adolescent. Perdue dans ses sentiments, déchirée entre passion et raison, l’héroïne reflète une bataille intérieure menée par un être humain. Le spectateur ressent cette tension de romance interdit tout au long du film, fluctuant entre le choc, la malaise, l’incompréhension et la compassion. Les choix des personnages surprennent, les retournements de situation laissent le public sans voix… bref, un festin cinématographique puissant poussant à la réflexion !

Vous pourrez découvrir « L’Été dernier », ainsi que d’autres grands films de Catherine Breillat du 11 au 24 septembre ! Je vous invite fortement d’y jeter un coup d’oeil, la cinéaste y sera en présentiel !

Et du 31 août au 22 septembre 2023, préparez-vous à plonger dans l’univers envoûtant de « Cinéma et Mode en 20 Films Indispensables »

Aller sur le site de la Cinémathèque

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A propos jeremiasz blachnik 12 Articles

Un auteur inconnu et rêveur, j’ai souvent les pensées perdues dans les débats philosophiques avec les nuances de mon existence. Passionné par l’Histoire, l’Art et la Littérature, je m’envole souvent vers les pays lointains, remplis de mystères et de fantaisie. L’exploration et l’aventure sont mes deux soeurs et la légende est mon futur surnom. Diplômé d’une double licence d’Histoire de l’Art et Archéologie et Histoire à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, je suis actuellement en Master 1 de Communication du savoir, Technologies de la connaissance et Management de l’information.

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