L’exposition « Musées dessinés » au musée Cognacq-Jay.

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Après la très remarquée exposition « L’empire des sens », le musée Cognacq-Jay nous invite dans une immersion au coeur du dessin. Durant presque une année, le musée et la ville de Paris ont accueilli l’artiste Christelle Téa. Pour découvrir ses compositions fourmillantes et envoûtantes, vous avez jusqu’au 5 décembre ! 

 

L’exposition fut pensée comme un espace de liberté et d’inventivité à l’univers de Christelle Téa. diplômée des Beaux Arts de Paris, la jeune femme a arpenté, durant 9 mois les couloirs et les oeuvres de l’illustre musée du XVIIIème siècle. Le résultat de ses pérégrinations donne une excellente occasion de s’exercer l’oeil en observant la quantité de détails représentée. 

 

– La mise en valeur des collections du musée –

Le premier dessin de Christelle Téa : le lit à la polonaise.
Un exemple de capture de moments au Musée Cognacq-Jay, intervention pour le champ social.

Comme tout artiste, Christelle Téa a posé son propre regard sur les environnements qui l’ont entourée. Ainsi, elle a pu cerner avec minutie chaque détail des objets, ce qui lui confère une intimité particulière avec les oeuvres. la jeune femme, motivée par son gôut pour l’intime et les lieux secrets, a eu tout le loisir d’explorer ces aspects aux collections du musée. 

 Notons à cet égard le dessin emblématique de l’exposition, celui du lit à la polonaise, dont les ornements sont figurés avec une précision quasiment chirurgicale : « C’est d’ailleurs le premier de la série que j’ai réalisé (…) je suis partie d’un détail singulier, l’une des fleurs de pavot qui ornent le ciel du lit »

Il en va de même pour les plus petits objets du musée  » J’ai également découvert avec jubilation (…) la collection d’objets de vertu du musée. Ils appartiennent au règne de l’intime. J’étais fascinée par la préciosité des détails, la beauté des ornements »

 

Des exemples d’objets du XVIIIème siècle, qui témoignent d’un goût prononcé pour l’intime.

– Focus sur le style de Christelle Téa –

 » Chaque soir après l’école, je rejoignais mes parents dans leur restaurant. un jour, alors que j’avais 6 ans, ma mère m’a donné un carnet de notes de commandes et un stylo pour dessiner (…) A partir de ce moment, j’ai commencé à dessiner ce que je voyais devant moi ». 

La pratique graphique de Christelle Téa se base sur trois axes principaux, qu’elle a rigoureusement appliqués tout au long de son travail.

Le premier de ces axes est l’utilisation exclusive du noir et blanc, de l’encre de Chine sur le papier. C’est cette économie de moyens techniques qui fait tout sa force, mais aussi sa plus grande contrainte « je travaille presque toujours en noir et blanc : ses propriétés atemporelles en font mon choix de prédilection ». 

Le deuxième axe est, sans surprise, celui de la puissance évocatrice du détail. Comme constaté dans le dessin du lit à la polonaise, Christelle Téa centre toujours sa pratique autour d’un détail visuel marquant, grâce auquel elle peut développer sa composition « Quand je dessinais la façade du musée Cernuschi, les habitants du quartier s’arrêtaient pour m’observer et réagir (…) ils portaient un nouveau regard sur des détails, révélés sur le papier, qui leur avaient échappé jusque là. Le dessin permet de montrer des choses que l’on ne remarque pas ». 

A cette profusion de détails s’ajoute la vertu narrative de chaque dessin. loin de se limiter à la représentation documentaire et factuelle d’un espace Christelle Téa essaie d’en capter l’essence, et ce, grâce à sa présence quasi omnisciente dans le lieu qu’elle s’attèle à dessiner « pendant 6, 8, 10 heures, je trace sans interruption (…) dessiner sur le motif me permet de capter l’atmosphère d’un lieu et d’enregistrer son quotidien ». 

 

Conseils pratiques : 

  • Quand ? jusqu’au dimanche 5 décembre 
  • Où ? Au musée Cognacq-Jay, 8 rue Elzévir, 3ème arrondissement de Paris 
  • https://www.museecognacqjay.paris.fr/ 
Un des dessins favoris de Christelle Téa, fan de mode : les réserves du Palais Galliera
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A propos Ambre Delmas 8 Articles
« Éternelle indécise, il me fut impossible de choisir d’évoquer une des 1000 passions qui composent mon quotidien. En revanche, si vous aimez mêler art et politique, en apprendre plus sur le XVIIIEME siècle, ou regarder des films de John Carpenter, alors n’hésitez pas à aller jeter un coup d’œil à mes articles ! »

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