Créer pour Louis XIV jusqu’au 4 décembre 2019 aux Gobelins

Créer pour Louis XIV

Créer pour Louis XIV jusqu’au 4 décembre 2019 aux Gobelins

Si on aime les rois de France et les châteaux, il est encore temps de courir aux Gobelins pour profiter de l’exposition sur les manufactures de la couronne sous Louis XIV. Elle met en lumière les différents acteurs de la création artistique louisquartozienne, notamment Charles Le Brun et Jean-Baptiste Colbert qui fêtent tous deux cette année le quatrième centenaire de leur naissance.

Ces deux hommes ont créé une véritable industrie du luxe en stimulant les savoir-faire français et européens afin de répondre aux demandes du roi et meubler ses résidences. Un des principaux lieux de création furent les Gobelins, au faubourg Saint-Marcel. Le site avait abrité jusqu’à la fin du XVIème siècle une teinturerie fondée par la famille Gobelin qui donna par la suite son nom au quartier. Réunis ensembles, des artisans de toute l’Europe qu’ils soient tapissiers, sculpteurs, lissiers, graveurs ou ébénistes travaillaient avec l’aide de Le Brun pour contribuer au prestige de Paris, capitale des Arts selon la volonté royale.

L’exposition prend place dans la galerie des Gobelins, un beau bâtiment construit au crépuscule de la Belle Époque, en 1914, par Jean-Camille Formigé. De style néo-Louis XIII, en brique et pierre, c’est lui qu’on voit depuis la rue, les ateliers plus anciens se cachent dans les cours à l’arrière de l’imposante façade. L’espace généreux offert par cette galerie a été conçu pour y présenter les tapisseries de grands formats, permettant de déployer avec bonheur des œuvres colossales conservées le reste du temps en réserve.

La manufacture est une des branches du Mobilier National depuis 1937, la plupart des œuvres prêtées viennent de ses réserves. Mais des prêts de qualité d’autres institutions complétent le panorama des créations : le Louvre, les châteaux de Versailles et de Compiègne, et surtout le musée des Arts décoratifs de Strasbourg qui présente un splendide cabinet réalisé à Paris dans les années 1670. Il est proche stylistiquement des créations contemporaines que Domenico Cucci réalise aux Gobelins.

La scénographie privilégie le rouge pour les murs et les colonnes des salles sont habillées de draperies et de fleurs artificielles évoquant l’idée d’un faste royal.

Deux vidéos présentées dans le parcours permettent d’approfondir les grands thèmes déjà évoqués par les cartels.

Des écrans tactiles sont à la disposition des visiteurs pour découvrir des reproductions en 3D du célèbre mobilier d’argent créé aux Gobelins pour les Grands Appartements du roi à Versailles. Ces pièces exceptionnelles avaient nécessité l’utilisation de vingt tonnes d’argent. Leur fonte ordonnée quelques années plus tard par Louis XIV pour financer la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) leur conféra une dimension éphémère ce qui participa à créer un mythe autour de cet ensemble unique.

Un autre écran permet de se rendre compte de l’ampleur d’une commande peut-être moins connue que les tentures, celle de quatre-vingt-treize tapis tissés à la manufacture de la Savonnerie. Cet ensemble aurait dû couvrir le sol de la Grande Galerie au Louvre, mais avec l’installation du roi à Versailles le projet fut abandonné. Ici en quelques minutes, on peut en visualiser une grande partie, notamment ceux du Mobilier national qui en conserve encore quarante-deux exemplaires ou fragments.

Une carte de Paris en 1672 permet de situer avec précision les manufactures, celles des Gobelins et de la Savonnerie, mais aussi les ateliers situés sous la Galerie du bord de l’eau au Louvre. L’existence de la Bièvre est aussi rappelée, cette rivière, souvent oubliée car dissimulée depuis 1912 à Paris, se jetait dans la Seine en passant par les Gobelins. Sa présence dans le faubourg Saint-Marcel avait déterminé l’emplacement des teinturiers et plus tard de la manufacture royale.

Ma pièce favorite : quatre tapisseries issues de la tenture de douze pièces des Maisons royales. Elle associe douze résidences royales aux douze mois de l’année. Chaque pièce est encadrée par un portique d’architecture où figurent des animaux de la Ménagerie royale de Versailles ou des pièces d’orfèvrerie du mobilier d’argent du roi. En plus d’être un témoignage précieux des résidences disparues comme le château de Madrid du bois de Boulogne, cette tenture est d’une grande qualité, aussi bien dans l’imitation des marbres pour les parties architecturées que pour les paysages à la perspective maîtrisée.

Créer pour Louis XIV jusqu’au 4 décembre 2019 aux Gobelins

Ouverture de la Galerie des Gobelins du 18 septembre au 4 décembre 2019

Du mardi au dimanche, de 11 h 00 à 17 h 30 (dernier accès)

Visite libre

Individuel 8 € – réduit 6 €

Groupe 7 € – réduit 5 €

Accès gratuit le premier dimanche de chaque mois

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