Faire du cinéma en mieux, en plus sincère… telle était la pensée, que véhiculait le travail cinématographique de François Truffaut, partagée à propos de son film Les Quatre Cents Coups. Ce chef d’oeuvre marquant, présenté en 1959 au Festival de Cannes, remporte le prix de la mise en scène et témoigne du changement radical du cinéma français. Le concept de la Nouvelle Vague nait alors. Je vous invite à découvrir la Nouvelle Vague de Florence Platarets.
La Nouvelle Vague de Florence Platarets à la Cinémathèque française
Mais qu’est-ce qui se cache derrière l’expression de la Nouvelle Vague ? Pour tout ceux qui veulent en découvrir plus sur ce chapitre de l’histoire du cinéma français, la Cinémathèque française ouvre ses portes. Elle m’a accueilli le 7 février pour l’avant première d’un nouveau film, intitulé La Nouvelle Vague, une bande à part. Ce travail, réalisé par Florence Platarets sous forme d’un documentaire d’archives, raconte de l’intérieur la révolution menée, au tournant des années 1960, par de jeunes artistes, qui ont introduit une énergie et une vision nouvelle dans le cinéma français et mondial.
Qu’est ce que la Nouvelle Vague ?
En 1959, Les Quatre Cents Coups de François Truffaut éclabousse de son succès la filmographie naissante. S’en suivent de nouvelles expressions cinématographiques, de plus en plus osées, de plus en plus originales et choquantes : Le beau Serge de Claude Chabrol, À bout de souffle de Jean-Luc Godard, Paris nous appartient de Jacques Rivette, Le signe du lion d’Éric Rohmer, Adieu Philippine de Jacques Rozier, Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda… Ils s’identifient dans l’histoire de cinéma en tant que La Nouvelle Vague. Baptisés par une expression inventée par Françoise Giroud dans un article consacrée à la jeunesse, ce sont des jeunes apprentis réalisateurs, qui deviennent très vite une véritable tempête dans le monde du film.
La Nouvelle Vague : une révolution du cinéma
Manquant d’argent, mais pas d’audace, ils bousculent les codes et rompent de manière radicale avec la production de l’époque. Ils décident en effet de montrer la vie telle qu’elle est, de raconter des histoires simples, présenter des héros ordinaires, sans un pathos grotesque et artificiel. Ils tournent en décor naturel, car comme disait Claude Chabrol, « le studio est une des choses les plus comiques que je connaisse ». Les protagonistes de leurs films sont des gens rencontrés dans la rue et des acteurs aspirants. La Nouvelle Vague créé des icônes : Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, Bernadette Lafont… Le mouvement ne cesse d’attaquer l’ancienne génération, ce qui est source de débats intéressants et de philosophies nouvelles. Par la suite ces attaques deviennent également la source de destruction de la Nouvelle Vague…
Nouvelle Vague : un documentaire de Florence Platarets
Le documentaire La Nouvelle Vague, une bande à part, de Florence Platarets, raconte l’histoire de cette génération de cinéastes passionnés et visionnaires. Dans le style reprenant les films de l’époque et sans aucune explication ou commentaire en voix off, le film est composé uniquement d’archives cinématographiques. C’est donc le fruit d’un travail extraordinaire de montage et d’assemblage des séquences de reportages télévisés et des extraits d’interview de ses principaux protagonistes (cinéastes et interprètes). La Nouvelle Vague, une bande à part est une véritable autobiographie de mouvement cinématographique, découverte et raconté à l’époque moderne. A travers son esprit stylistique et la musique composée spécialement pour la réalisation du film, la Nouvelle Vague, une bande à part de Florence Platarets rend hommage aux artistes, qui ont produit des films regardés depuis plus de 60 ans.
Le souvenir de la Nouvelle Vague
Même si la Nouvelle Vague reflue après seulement quelques années, elle laisse derrière elle une énergie nouvelle, un certain vide qu’il faut remplir. L’avant-garde est un mouvement radical, dynamique, mais condamné à la perte et au déclin. Mais est-ce la victoire qui est importante ? L’avant-garde n’est pas fait pour triompher et demeurer dans le temps ; elle explore l’inconnu dans l’art et propose des solutions nouvelles et hors du commun. Sans l’avant-garde l’art n’avancerait pas, ainsi sans la Nouvelle Vague il n’y aurait pas de cinéma d’aujourd’hui. Son écume ancré dans les sables de la plage cinématographique est une inspiration pour les artistes à venir.
Encore une fois je n’était pas déçu de mon expérience à la Cinémathèque française. La Nouvelle Vague, une bande à part de Florence Platarets offre une immersion captivante dans l’oeuvre des cinéastes dans les années 1950-1960. N’hésitez donc pas à découvrir ce film à la Cinémathèque française. Il vaut vraiment le coup ! Le documentaire est également disponible sur Arte.TV jusqu’au 7 août. Profitez-en!
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