Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps.

Patricia Piccinini, "The Comforter", 2010, Olbricht Collection. Vue de l'exposition.

Du 8 septembre 2022 au 5 mars 2023, le musée Maillol propose de découvrir les différents aspects du mouvement hyperréaliste, grâce à quarante sculptures, dont l’objectif est de reproduire le plus fidèlement possible les formes et les textures du corps humain.

 

Des sculptures réalistes qui impactent le public

Zharko Basheski, « Ordinary Man », 2009-2010, collection de l’artiste. Vue de l’exposition.

Le réalisme de ces œuvres permet de susciter l’émotion chez le spectateur grâce à des jeux d’échelles et de contrastes. La mise en scène de l’exposition favorise cette expérience en invitant le public à observer au plus près chaque détail des sculptures. Notamment, Ordinary Man de Zharko Basheski met en scène un géant émergeant du sol. Sa carrure impressionnante provoque un mouvement de recul chez le spectateur. La volonté de rendre le plus réaliste possible les personnages accentue encore davantage l’absurdité et l’étrangeté de certaines œuvres. Dans sa sculpture The Comforter, Patricia Piccinini propose une scène paisible au premier regard, une petite fille tenant dans ses bras sa poupée. Mais lorsque l’observateur s’approche, il constate avec effroi l’apparence monstrueuse de la fillette et de son jouet.

Patricia Piccinini, « The Comforter », 2010, Olbricht Collection. Vue de l’exposition.

La rencontre entre Aristide Maillol et les artistes hyperréalistes

Cette approche de la sculpture est confrontée aux œuvres des collections permanentes du musée Maillol. Les entretiens d’artistes diffusés tout au long de l’exposition et les citations d’Aristide Maillol dans le parcours permanent présentent deux façons différentes de travailler ; les hyperréalistes s’inspirent de modèles réels, tandis que Aristide Maillol souhaite au contraire créer des modèles de corps harmonieux. L’oeuvre Ariel II de John Deandrea, qui représente une femme posant avec naturel, est présentée avec d’autres nus aux formes harmonieuses. L’exposition ouvre ainsi à une réflexion sur le devenir et l’essence-même de la sculpture.

John Deandrea, « Ariel II », 2011. Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris, France. Vue de l’exposition.

Un regard porté sur le devenir de la sculpture

Les artistes hyperréalistes cherchent ainsi à copier la réalité des corps de manière exacte jusqu’à se l’approprier et la distordre. Les progrès scientifiques et l’essor du numérique lors de ces dernières années ont radicalement changé la compréhension de la réalité et de l’art, – donc de la sculpture -. Ces évolutions influent par conséquent sur la création sculpturale et le regard du public. Evan Penny use par exemple des distorsions provoquées par les images manipulées numériquement, et interroge ainsi les limites de la représentation. Ses autoportraits sont modelés de sorte que le spectateur soit toujours face à une image déformée.

Evan Penny, « Self Stretch », 2012, collection de l’artiste. Vue de l’exposition.

 

Au-delà d’une simple monographie sur le courant hyperréaliste, l’exposition propose au public d’expérimenter le réalisme de ces œuvres, et pointe les principaux enjeux qu’il soulève. 

 

« Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps. » au Musée Maillol du 8 septembre 2022 au 5 mars 2023. 

 

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