Electro, la vibrante exposition de la Philharmonie

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Du 9 avril 2019 au 11 août 2019

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La Philharmonie signe avec Electro, une expérience sensorielle inédite. Si l’exposition paraît de prime abord extrêmement classique avec sa collection de platines et contrôleurs anciens, la visite prend vite des airs magiques de club house clandestin. Caverne d’Alibaba des temps modernes, le visiteur est plongé dans un univers électro poussé regroupant tous les grands artistes du genre. Accompagné par la playlist soignée de Laurent Garnier, l’exposition de la Philharmonie est un feu d’artifice de musique et d’art numérique.

 

Un visuel soigné

La signature esthétique de l’exposition est annoncée dès l’entrée. Le visiteur entre dans les nuits berlinoises avec des néons multicolores qui brillent dans l’obscurité ambiante. Le ton est donné. Dans cette soirée gigantesque, le visiteur, maintenant fêtard, savoure les rayons lumineux qui traversent la nuit. Mais l’exposition va plus loin que de simples lasers et néons sur les murs et propose de véritables créations numériques dansant au rythme de la musique. L’installation magnifique du collectif français 1024 Architecture est le bijou incroyable de l’exposition. Core est une machinerie majestueuse. Les lasers de cette installation se transforment en réponse aux sons, créant un spectacle visuel fascinant. Cette chorégraphie lumineuse se fait sous les yeux émerveillés des visiteurs. Au centre de la visite, on peut s’arrêter  sur la création de 1024 Architecture pendant plusieurs minutes sans se lasser.
Les autres pièces révèlent elles aussi des surprises. Le carré aménagé en l’honneur des Daft Punk est un exemple de l’univers si particulier de l’exposition. Entouré de pyramide rouge, le groupe est montré jouant sa musique accompagné d’un robot légèrement terrifiant qui scande « Technologic ». L’abstraction géométrique est également  mise en avant dans l’exposition à travers les clips et les tableaux. Prisées par certains artistes, ces formes permettent un jeu de correspondance avec une musique électro considérée comme une « musique visuelle » depuis le XXième siècle. Accrochés sur les murs, ces motifs abstraits participent à l’ambiance mystique de l’exposition.

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Une playlist éblouissante

Laurent Garnier est le chef d’orchestre de cette soirée festive. Le compositeur regroupe 120 morceaux qu’il distribue en fonction des salles. Plus de 330 heures de sons narrent l’histoire de la house sur tous les continents. Des plus grands du set berlinois aux français moins connus, le DJ nous fait découvrir la palette électro internationale. Moderat, Daft Punk, Kiddy Smile, Justice ou encore Bicep suivent le visiteur dans son périple à la rencontre des plus talentueux artistes de l’électro. Entre découvertes et redécouvertes, Electro est d’une diversité folle et séduira les amateurs du genre comme les non avertis. La boutique de l’exposition est d’ailleurs un manifeste en faveur de ces artistes puisqu’on y retrouve leurs vinyles fièrement mis à vente. Ces disques apparaissent comme des appels à poursuivre la soirée pour le visiteur enchanté.
La playlist de Laurent Garnier est une autre oeuvre exposée à la Philharmonie, sans doute la pièce maîtresse. Une oeuvre qui interpelle et bouscule le visiteur pour le faire vibrer lors de cette exposition hors norme.

 

 

Une immersion poétique et engagée

Véritable boîte de nuit reconstituée pour l’occasion, Electro nous fait perdre le fil du temps.  Elle parvient à retracer furtivement, à travers les pièces, les origines de l’électro. Chicago, Detroit, New York, Berlin, ils sont tous ici représentés comme des greniers d’inspiration pour le genre. Alternant entre reportages sur l’underground américain, clips léchés et costumes extravagants de scène, l’exposition nous donne la généalogie fantasque d’une musique sincèrement rebelle. Genre banni et déconsidéré dans ses débuts, la haine face à l’électro n’est pas qu’un élitisme musicale mais une marque d’intolérance. Porte-étendard contre l’homophobie et le racisme, l’électro se diffuse dans la nuit par nécessité plus que par caprice esthétique. L’exposition dépeint les caractéristiques de cette musique hautement revendicatrice. Les casques des DJ deviennent alors, par l’anonymat qu’ils permettent, un symbole d’un art généreux accessible à tous. La Philharmonie se veut à la hauteur de son sujet. Elle distribue donc à l’entrée des casques audios pour tous les visiteurs. Pendant toute la visite, chacun peut brancher son casque sur les murs de l’exposition pour découvrir la playlist qui accompagne chaque oeuvre visuelle, chaque pièce historique, chaque reportage. Le visiteur peut aussi créer sa propre musique avec des instruments et une platine mis à disposition. On devient alors acteur dans cette exposition interactive qui nous place au cœur de la fête.
Le charme opère, on tarde à trouver la porte de sortie. On voudrait danser toute la nuit à la Philharmonie.

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Plein tarif : 11 euros
Tarif réduit : 6 euros

Lien Billeterie
221 Avenue Jean Jaurès, Paris

: Porte de Pantin (Ligne 5)

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A propos Marie Galassi 9 Articles
Arpenteuse de lieux culturels en tout genre, Marie aime faire partager ses découvertes. Curieuse et un peu geek, elle parcoure la capitale à la recherche d'expositions inédites. Si vous la croisez à une exposition, vous la verrez appareil photo à la main et sourire aux lèvres. Voir tous ses articles

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