La Tour Eiffel, symbole emblématique de Paris, a toujours attiré les cinéastes. Mais tourner dans ce monument historique présente des défis uniques, comme le révèle Benjamin Dupont-Jubien, producteur de la série « Cat’s Eyes ». Dans une interview accordée à TV Magazine, il dévoile les coulisses du tournage et les nombreuses contraintes rencontrées pour donner vie à l’adaptation du célèbre manga japonais.
Une organisation millimétrée pour un lieu mythique
Le premier défi, et non des moindres, a été de convaincre les détenteurs des droits du manga de la faisabilité du projet. Les Japonais, soucieux du respect de leur œuvre, ont exigé un dossier complet de 80 pages et de nombreux rendez-vous avant d’accorder leur confiance. L’un des arguments clés a été la possibilité de tourner dans des lieux emblématiques de Paris, notamment la Tour Eiffel.
Une fois l’accord obtenu, l’équipe de production a dû s’adapter aux contraintes inhérentes au monument. Ouverte au public 365 jours par an, la Tour Eiffel ne pouvait être investie que la nuit, entre 23 heures et 7 heures du matin. Ce créneau horaire restreint a nécessité une organisation militaire pour les cinq nuits de tournage. Chaque membre de l’équipe avait un rôle précis et un timing serré pour éviter les embouteillages et optimiser le temps.
L’ascenseur, un défi logistique
Le transport du matériel et des équipes s’est avéré particulièrement complexe. La nuit, un seul monte-charge était disponible, ce qui a considérablement ralenti les opérations. Atteindre le dernier étage pour commencer le tournage pouvait prendre jusqu’à 2h30 du matin. De plus, l’ascenseur était également utilisé par les techniciens de maintenance, ce qui engendrait des temps d’attente imprévus.
Des prouesses techniques et des autorisations spéciales
« Cat’s Eyes » ne se contente pas de filmer la Tour Eiffel de manière statique. Le réalisateur Alexandre Laurent souhaitait une mise en scène dynamique, avec des plans en mouvement dans les escaliers et sur les poutres. Ces ambitions artistiques ont nécessité des mesures de sécurité accrues, notamment l’installation de lignes de vie et la présence d’une équipe de cascadeurs.
Pour réaliser des plans spectaculaires, comme celui où Tamara, l’une des héroïnes, escalade la Tour Eiffel, l’équipe a dû obtenir des autorisations spéciales. L’installation d’une cablecam et la mise en place de points d’ancrage ont nécessité des validations des Bâtiments de France et d’ingénieurs.
Un éclairage sur mesure
Pour sublimer la beauté nocturne de Paris, l’équipe a sollicité la Mairie de Paris pour maintenir l’éclairage des monuments, habituellement éteints après une certaine heure. Le scintillement de la Tour Eiffel, qui s’arrête à minuit, a également pu être contrôlé manuellement grâce à un boîtier. Cependant, l’équipe a découvert une contrainte inattendue : après chaque extinction manuelle du scintillement, un délai de 20 minutes était nécessaire avant de pouvoir le réactiver. Cette particularité technique a ajouté une pression supplémentaire sur le timing déjà serré du tournage.
Un coût important mais justifié
Tourner à la Tour Eiffel représente un coût important, principalement dû aux aspects logistiques, aux installations techniques et à la sécurité, plus que la location du monument en elle-même. Malgré ces défis, Benjamin Dupont-Jubien se montre satisfait du résultat. Le tournage à la Tour Eiffel a permis de réaliser des scènes spectaculaires et de donner une dimension unique à l’adaptation de « Cat’s Eyes ».
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