Sebastião Salgado, l’exposition coup de poing du Musée de l’Homme

Enfant de paysan sans terre

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Du 8 décembre 2018 au 11 novembre 2019

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Le photographe franco-brésilien aux multiples récompenses frappe en plein cœur avec sa série « Déclarations ». Pour le Musée de l’Homme, Sebastião Salgado se fait fervent défenseur des Droits de l’Homme. Ce profond humaniste dénonce et capture les instants de détresse aux quatre coins du monde. Une trentaine de photographies sont sélectionnées pour retracer les 40 années de prise de position de Sebastião Salgado. Ce tour du globe est un recueil de témoignages puissant qui harponne le spectateur et le hante du regard. Le photographe ose l’alpaguer et le mettre face à ses propres convictions dans une confrontation aussi belle que directe avec la misère humaine.

 

[perfectpullquote align= »full » bordertop= »false » cite= » » link= » » color= »#16989D » class= » » size= » »] « Je crois que la dignité rend les photographies belles. »

~ Sebastião Salgado[/perfectpullquote]

 

L’exil

Le thème de l’exil transparaît dans les photographies de Sebastião Salgado. Le photographe retranscrit la dureté d’une vie de fuite, guidée par un rêve d’ailleurs. Les protagonistes de ces toiles en argentique s’échappent. Bercés entre deux mondes, ces reclus sont sans arrêt de passage. Sebastião Salgado reporte ces récits d’intégration. De la Croatie au Vietnam en passant par le Soudan, la question semble se répéter indépendamment des régions du monde. Salgado nous fait rencontrer des enfants nés dans un centre de détention pour réfugiés au Vietnam, ou encore des réfugiés se reposant dans des braquements de l’ONU après des dizaines de kilomètres dans la Bosnie centrale. Sur la pancarte de cette dernière photographie, il est précisé que tous les hommes considérés aptes au combat ont été assassinés la veille par les milices serbes. Loin d’être des urgences éthiques lointaines, le visiteur peut apercevoir une photographie prise dans le Sud Ouest au camp d’accueil des Français d’Indochine. Dans de magnifiques nuances de noir et blanc, deux paires de mains s’enlacent sur un tissu fleuri. Ces mains parées et marquées de rides appartiennent à des ressortissants vietnamiens venus en France après la guerre en 1956.

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Les parias

Mis en correspondance avec des articles de la Déclaration des Droits de l’Homme, les photographies du célèbre artiste ont toujours comme sujet des parias, étrangers dans leur propre pays. A Mumbai, Salgado dépeint l’exclusion de la partie pauvre de la population. Au terminus de la ligne de chemin de fer, 2.7 millions de banlieusard se bousculent chaque jour pour se rendre au travail dans le Sud riche de la ville. A Dunkerque, un ouvrier installe des tuyaux pour la modernisation des usines industrielles. Ce travailleur met ainsi, paradoxalement, en place les mêmes tuyaux qui le mettront au chômage par la suite. A Sabbatum, en Somalie, Salgado saisit l’indicible. Sitey Muse Mukhtar, 7ans, a été excisée la veille. La fillette peine à marcher et s’aide d’un bâton. Ces jambes sont entourées de liens étroits pour éviter qu’elle ne rouvre sa plaie rudimentairement cousue.

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L’espérance

Le propos de Salgado n’est pourtant pas nihiliste. Le photographe ne cesse de montrer les mains tendues que ces survivants reçoivent et offre même au visiteur quelques fins heureuses.  Il y a l’exemple brésilien avec une photographie d’une petite fille à l’école. Cette enfant de paysan sans terre est l’allégorie d’années de lutte de 102 familles pour être propriétaire de leurs terres. Le gouvernement finira par reconnaître la justesse de cette réclamation et rachètera les terres pour les donner aux paysans. Le combat face aux grands propriétaires est définitivement gagné puisqu’aujourd’hui la production en coopérative de ces fermiers est abondante. L’exemple indien du centre de réhabilitation de Amar Jyoti est lui aussi parlant. Fondé en 1981, ce centre prend en charge des enfants handicapés par la polio. Il leur accorde une éducation en plus des soins et les forme à des métiers manuels.
L’exemple mozambicains n’a rien non plus à leur envier. Dans la province de Zambète, l’optimisme est de mise. Après des années de pauvreté extrême et de guerre civile, la population repart de zéro avec une aide internationale. Beaucoup d’habitants ont reçu des outils agricoles et des sacs de graines pour reprendre la culture sur des terres désertées depuis 15 ans.
Enfin, il y a l’exemple kenyan. Salgado met ici l’accent sur un groupe de jeunes écoliers. Ces adolescents, exilés au Kenya, sont la représentation de milliers de garçons refusant de servir pour les forces armées soudanaises. Le camp de Kakuma, créé avec le soutien des Nations Unis, représente la nouvelle vie de ces émigrés forcés.

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La puissance Salgado

Le Musée de l’Homme et Sebastião Salgado forment le parfait duo dans cette exposition vibrante d’humanité. L’artiste brésilien recouvre les lieux de son art et lance un appel primaire à la compassion. Traversant les frontières et les époques, le photographe dresse le portrait d’un peuple nomade emprunt de liberté et de clémence. Les articles de la Déclaration des Droits de l’Homme sonnent comme des prières dans cette salle balancée entre chagrin et espoir. Le noir et blanc tout comme les écritures rappelant les Droits de l’Homme donnent un air intemporel aux oeuvres.
Sans doute puisque, malgré les quelques rayons de soleil présentés dans l’exposition, la bataille pour nos droits n’est pas terminée.

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Plein tarif : 12 euros
Tarif réduit : 9 euros

Lien Billeterie
1 pl Trocadéro, Paris

: Trocadéro, Lignes 6 et 9[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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A propos Marie Galassi 9 Articles
Arpenteuse de lieux culturels en tout genre, Marie aime faire partager ses découvertes. Curieuse et un peu geek, elle parcoure la capitale à la recherche d'expositions inédites. Si vous la croisez à une exposition, vous la verrez appareil photo à la main et sourire aux lèvres. Voir tous ses articles

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