Black Dolls à la Maison Rouge

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Du 23 février au 20 mai 2018

 

 

Black Dolls, à la découverte d’un art que nous n’ oublierons plus.

 

L’art exemplifie les sociétés. Il est un témoin historique et trace les contours de la pensée à venir. La Maison Rouge remplit ces deux aspects avec Black Dolls.

Cette exposition se trouve dans la continuité de l’exposition de Ceija Stokja. Ainsi après avoir eu un tour d’horizon des atrocités de la 2nd Guerre Mondiale vu à travers le vécu réel et artistique d’une rom, nous sommes happés par un sujet bien peu connu ; les poupées noires (réalisées au XIX et XXème siècle).

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L’exposition se construit en trois axes.

 

Une scénographie enchanteresse

L’exposition nous présente tout d’abord les poupées, très impressionnantes par leur nombre et leur beauté mystérieuse, ainsi qu’une rapide mise en contexte.

Ces poupées, disposées ainsi, forment un réel dispositif artistique. Déjà par leurs composants plastiques : ils révèlent la richesse d’une pratique artisanale de la couture par assemblage de matériaux bruts et de récupération, qui rend chaque poupée unique. Ainsi, nous avons déjà une grande diversité de formes et de matières.

[/vc_column_text][vc_single_image image= »2563″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_column_text]D’autre part, leur forme est singulière, impression donnée par leur créateur à travers leur attitude, leur expression, leur âge ou l’identification à des catégorie professionnelles. En cela elles se démarquent complètement des poupées enfants blancs, endimanchés, à l’expression neutre, du XXème siècle.

Contrairement aux poupées blanches, souvent représentant des bébés, les poupées noires incarnent des âges et des professions différentes représentant l’ample diversité des communautés et identités africaines-américaines.[/vc_column_text][vc_single_image image= »2616″ img_size= »medium » alignment= »center »][vc_single_image image= »2562″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_column_text]Enfin, le point clé de ces poupées reste bien sûr leur couleur noire, qui, même de nos jours, est peu courante.  En outre, la scénographie nous plonge dans un espace feutré, voir religieux avec le silence et la mise en lumière dûs aux reliques. La combinaison de cette atmosphère et de ces formes plutôt molles et qui imitent la couleur de peau des africains nous amènent à penser aux pratiques vaudous. Le vaudou signifie l’esprit, et finalement chaque poupée donnée à un enfant porte en elle une fonction presque magique dans le développement psychique de celui-ci. Comme il nous est expliqué en introduction : les poupées servent de double, ou de projection, lorsque l’on est enfant.  De ce fait, nous sommes curieux de savoir : comment se sont développé leur propriétaire et qui étaient-ils?

 

Nous avons la réponse, non exhaustive, à cette question dans la seconde partie de l’exposition.

 

Des mémoires croisées en photographies

 

 

Nous sommes invités à parcourir une grande collection de photographies, témoins du passé de ces objets, et de celui de leur propriétaire. Et surtout, nous assistons à un étrange phénomène (nous rappelant toute la bizarrerie et la complexité de l’être humain) : de riches enfants noirs possèdent des poupées blanches, tandis que de riches bébés blancs ont des poupées noirs.[/vc_column_text][vc_single_image image= »2588″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_column_text]Toutefois ces derniers,  ayant parfois des nounous noire à coté d’eux, nous permettent d’avoir au moins une ébauche d’histoire. C’étaient certainement ces femmes, les créatrices, discrètes et talentueuses,  de ces objets.

Que faut-il penser de cette photo représentant une famille noire et arborant fièrement, au centre de la photo une poupée de couleur blanche ?[/vc_column_text][vc_single_image image= »2561″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_column_text]Dans leur anonymat, elles laissent derrière elles un autre concept étonnant : des poupées réversibles. Un coté est noir, gris ou marron, tandis que l’autre est blanc, beige ou rose.  Des pistes sont données pour expliquer ces objets, cependant le mystère reste entier et les interprétations libres. Ces poupées reversibles apparaissent au XIXe siècle dans le sud des Etats-Unis. S’agit-il de la représentation de femmes noires qui violées par leur maitre blanc, donnent des enfants blancs, ou la figure d’une maternité double représentée par la mère biologique blanche et la mère qui élève les enfants, noire.[/vc_column_text][vc_single_image image= »2547″ img_size= »large » alignment= »center »][vc_column_text]

La collection de Deborah Neff

Les plus anciennes poupées de cette collection date de 1860. Période où les Etats-Unis sont divisés entre le Nord où l’esclavage est aboli et le Sud où des femmes, des hommes et des enfants noirs sont réduits en esclavage.

En 1960, avec le mouvement des droits civiques, des collections de poupées noires commencent à être constituées.

Comment cette collection nous est parvenue ? Qui a voulu éviter à ces artistes et leurs créations de tomber dans l’oubli?

C’est l’objet de la dernière partie qui consiste en une vidéo qui nous présente Deborah Neff et son travail d’orfèvre pour collecter ces poupées et photographies. Nous avons aussi le droit à plusieurs pistes de réflexion pour mieux comprendre le contexte historique et la complexité des sujets que soulèvent ces poupées noires, notamment avec l’étude (menée par le psychologue Kenneth Clark dans les années 50) sur les réactions des enfants noirs face à une poupée blanche et une poupée noire.

Cette vidéo est dure mais à voir absolument.

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les + :

  • une exposition engagée
  • un projet original et ambitieux
  • un aménagement qui permet de tout voir en un seul temps et de s’attarder si besoin
  • accessible aux enfants
  • un espace détente entre les deux expositions

 

À quand une exposition qui confronterait des poupées du monde entier?[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]

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A propos Stéphanie Mercier 7 Articles
Diplômée d'une licence en arts plastiques et en design, actuellement en master cinéma d'animation, passionnée par la culture japonaise, les arts martiaux et la danse. Arpenter les expositions est un des moyens pour étancher notre soif d'art sous toutes ses formes... Aussi, partager mon expérience personnelle par la rédaction de certains articles de ce site est un plaisir ! Son site : https://smercier27.wixsite.com/portfolio-s-mercier

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  1. Ceija Stojka à la Maison rouge -
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